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Contexte
Que ce soit à l’échelle internationale ou du Québec, l’intérêt pour les personnes présentant des incapacités (PAI) semble se structurer et l’offre d’activités qui leurs sont dédiées, augmenter. Toutefois, les connaissances sur les pratiques muséales inclusives en cours au Québec demeures lacunaires. Les données sur les besoins de ce public sont rarement analysées de manière croisée dans le domaine muséal québécois, et certaines mesures peuvent paraître contradictoires ou entrer en conflit avec certaines contraintes propre au domaine muséal.
Objectifs
Réaliser un portrait des pratiques d’accessibilité universelle à l’égard des personnes ayant des incapacités dans les musées du Québec. Plus spécifiquement:
- Inventorier et analyser les recherches et les pratiques muséales sous l’angle de l’accessibilité universelle ;
- Documenter l’expérience des musées québécois en matière d’accessibilité universelle ;
- Dégager des recommandations en vue de construire les paramètres généraux et spécifiques pour les musées du Québec.
Méthode
Une étude de portée a permis la synthèse des connaissances et de répondre à une question de recherche exploratoire visant à cartographier les concepts clés, les types de preuves et les lacunes dans la recherche liée à un domaine défini en recherchant, en sélectionnant et en synthétisant systématiquement les connaissances existantes. Cette étude est basée sur la méthode proposée par Arksey et O’Malley (2005) et Levac, Colquhoun et O’Brien (2010).
Un questionnaire a été élaboré pour faire le portrait des pratiques muséales en matière d’accessibilité, en termes d’aménagement des espaces, de pratiques d’exposition, de conservation et de médiation, ainsi que sur les pratiques administratives (politiques tarifaires, embauche, partenaires, financement, etc.)
Principaux résultats et recommandations
L’étude a permis d’identifier les actions menées par les musées québécois en matière d’accessibilité, ainsi que les obstacles et les facilitateurs à leur mise en œuvre. Elle fournit des données précieuses pour passer d’une approche improvisée à une stratégie de changement structurel visant l’inclusion.
Constats principaux
- Les actions d’accessibilité sont principalement axées sur les déficiences motrices et intellectuelles, et encadrées par des animateurs.
- La participation des personnes ayant des incapacités (PAI) se limite souvent à des animations, avec une implication croissante dans la consultation et l’expérimentation.
- Les fonctions muséales les plus concernées sont les expositions, la médiation culturelle et l’aménagement des bâtiments.
- Les publics ciblés sont surtout les adultes et les enfants d’âge scolaire.
- Les projets d’accessibilité sont généralement mis en place lors de rénovations ou de projets pilotes, faute de financement spécifique.
Défis et limites
- La formation du personnel se concentre principalement sur les fonctions en contact avec le public.
- Les actions liées à la conservation et à l’administration sont limitées.
- Les pratiques varient selon les caractéristiques du musée (taille, type, budget, localisation).
- Sans cadre légal et financier adéquat, les musées tendent à adopter des solutions à court terme plutôt que des changements structurels.
Recommandations
- Les musées doivent revoir leur compréhension de l’accessibilité universelle.
- Les PAI devraient s’engager davantage dans les musées pour faciliter les changements nécessaires.
- Les chercheurs sont encouragés à élargir leur champ d’étude et à former des équipes pluridisciplinaires.
- Les instances politiques et les tutelles doivent s’engager politiquement, soutenir financièrement et valoriser les actions d’inclusion muséale.
Sources de financement : CRSH Savoir, CRIR, OPHQ, Société Inclusive