Entrevue avec Philip Jackson
- Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours académique ?
– Exploration universitaire en marketing/management- psychologie-philosophie (Université Laval, et oui, tout ça pour un bac général en quatre ans, mais voir réponse à la question 9);
– Bac avec mention d’honneur en psychologie (Université McGill);
– Maitrise en psychologie (Université Laval ; stage à l’Institut neurologique de Montréal ; admission à l’Ordre des psychologues) ;
– Doctorat en psychologie, recherche-intervention (Université Laval ; dir. Julien Doyon et Francine Malouin ; Internat à Ottawa Hospital) ;
– Postdoc en neuroscience sociale (Washington University; dir. Jean Decety) ;
– Postdoc en neuroscience cognitive (Université de Montréal ; dir. Pierre Rainville).
- À quel moment, avez-vous compris que vous vouliez faire de la recherche ?
Je m’intéressais déjà au cerveau humain et à la cognition au secondaire, mais le déclic pour la carrière académique s’est fait lors de mon exploration universitaire de quatre ans, où les cours en neuropsychologie m’ont convaincu de poursuivre mes études à McGill. Chaque étape subséquente n’a fait que confirmer mon intérêt pour la recherche. Mon stage à l’institut neurologique de Montréal a consolidé mon choix de poursuivre ensemble les voies de chercheur et de clinicien.
- Pouvez-vous décrire vos travaux en 4 mots ?
– En cinq mots : Ta souffrance dans mon cerveau
– En quatre mots : Ta souffrance, mon cerveau
– En trois mots : Modéliser l’empathie
– En deux mots : Empathie virtuelle
– En un mot : Empathie
- Qu’est-ce qui vous passionne le plus, à propos de votre projet de recherche ?
L’innovation. Le sentiment que nos études obscures d’il y a plusieurs années sont encore pertinentes aujourd’hui et que nos recherches d’aujourd’hui peuvent avoir un impact dans plusieurs années.
- Pourquoi avez-vous établi votre laboratoire au Québec ?
Parce que j’aime l’hiver !
Pour l’opportunité de combiner qualité de vie, famille, et carrière.
- Quelle est la principale force de votre domaine ?
Le caractère interdisciplinaire de nos recherches qui touchent à la santé, à la technologie et aux impacts sociaux.
- Quelles sont les 3 qualités que vous recherchez chez vos étudiants ?
Curiosité, curiosité, curiosité.
D’autres qualités de chercheur (persévérance, débrouillardise, créativité, motivation, dévouement, leadership,…) découlent ou se développent à partir de la curiosité. Le fait d’être organisé est un atout, mais bon, je ne suis pas certain d’offrir le meilleur exemple de ce côté.
- Quelle invention ou technique auriez-vous souhaité créer ?
Le processeur émotionnel du Dr Soong (réponse pour Trekkies). L’intelligence artificielle subira une autre révolution lorsqu’on parlera d’émotion artificielle.
- Selon vous, où mange-t-on la meilleure pizza ?
Chic alors ! J’étais co-propriétaire de la version précédente de ce resto pendant mon exploration universitaire, ce qui explique la variété des cours et la longueur de mon premier bac.
- Quel conseil auriez-vous aimé recevoir au début de votre carrière ?
Une voie de recherche bien consolidée vaut mieux que trois voies de recherche qui ne sont pas très bien ancrées, ou cinq en surface. La tendance à l’interdisciplinarité et l’intersectorialité est une force, mais en début de carrière il est préférable de développer sa niche et son expertise plutôt que de s’étendre (même si la tentation est forte !).
Philip Jackson