Entrevue avec Anne Deblock-Bellamy
- Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours académique ?
Tout comme ma vie, mon parcours académique a commencé à Lausanne (Suisse) où j’ai fait un baccalauréat en ergothérapie. J’ai ensuite pratiqué comme ergothérapeute dans un centre de neuro-réadaptation pendant 4 ans. Lors de ma pratique clinique, j’ai eu envie de participer au développement de ma profession. J’ai donc pris la décision de traverser l’Atlantique pour faire une maîtrise en Sciences cliniques et biomédicales dans l’idée d’acquérir de nouvelles compétences théoriques et méthodologiques, pour ensuite retourner travailler en clinique… Mais comme bien souvent dans mon parcours, tout ne s’est pas passé comme prévu et c’est avec enthousiasme que j’ai décidé de poursuivre au doctorat à la fin de ma maitrise !
- Pouvez-vous décrire votre projet de recherche en 3 phrases ?
Dans le but de mieux comprendre les conséquences d’un AVC sur la reprise des activités quotidiennes, je m’intéresse à l’impact de la réalisation d’une tâche cognitive lors de la marche chez cette population. Pour ce faire, nous avons développé un environnement virtuel de centre commercial dans lequel les participants doivent se déplacer tout en mémorisant une liste d’éléments à acheter. L’utilisation de la réalité virtuelle nous permet d’évaluer nos participants dans un contexte aussi proche que possible de la réalité en étant à la fois sécuritaire et en répondant aux exigences méthodologiques de la recherche.
- Qu’est ce qui a motivé le choix de votre projet / laboratoire ?
Durant ma pratique clinique, j’appréciais pouvoir accompagner mes clients dans la reprise de leur quotidien, après un séjour en réadaptation. Lors de ces prises en charge, j’ai pu constater, à de nombreuses reprises, le défi que représente le retour dans la communauté pour ces personnes. J’ai donc construit mon projet de doctorat sur la thématique de la double-tâche, un des éléments qui explique la complexité du retour à la communauté. De plus ayant grandement apprécier l’encadrement d’Andréanne Blanchette lors de mes études de maitrise et son regard clinique sur ses travaux de recherche, c’est avec plaisir que j’ai développé mon projet de doctorat à ses côtés.
- Quelle est la partie de votre quotidien au laboratoire que vous aimez le plus ?
Tous les moments d’échange entre étudiants, chercheurs ou professionnels de recherche qui sont toujours très enrichissants et qui nous permettent de garder un esprit ouvert sur tous les domaines de recherche qu’englobe la recherche en réadaptation. Venant du monde de la clinique, si mon quotidien pouvait contenir plus régulièrement des échanges avec des participants, je ne dirais pas non !
- Selon vous, quel est le secret d’un bon poster ?
Plus d’illustrations que de texte… conseil que j’ai moi-même beaucoup de peine à suivre ! Osons être créatifs !
- Quel outil, application ou autre astuce, vous sauve au quotidien dans votre travail ?
Mon application de musique et mon casque audio sont les premiers outils que j’allume dans la journée et les dernières que j’éteins ! Pour ma part, la musique est ma source de concentration, d’énergie et de détente tout au long de ma journée !
- Dans 5 ans, vous vous imaginez où, en train de faire quoi ?
On s’en reparle dans 5 ans ? Mon cheminement est une succession d’inattendus, alors qui sait ! Sûrement en train d’œuvrer pour le rapprochement de la recherche et de la clinique…
Je vais surtout continuer d’accueillir ces « inattendus » qui m’ont, jusque-là, permis de vivre plein de belles expériences tout au long de ma vie professionnelle et privée ! Bien hâte de relire cela dans 5 ans et me dire : c’est sûr que je ne m’attendais pas à ça !
- Quelle est votre blague préférée ?
“Allez viens, ce soir on va prendre juste UN verre !”
- Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui liront votre profil ?
Entoure-toi de personnes qui partagent tes valeurs pour être sûr de ne pas te perdre tout au long de ces études passionnantes, mais exigeantes.
Anne Deblock-Bellamy