Entrevue avec Alexandra Lecours
- Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours académique ?
Je qualifierais mon parcours académique d’éclaté, diversifié et riche en expériences ! J’ai eu la chance de fréquenter 4 universités différentes du baccalauréat au postdoctorat, ce qui m’a permis d’être exposée à différentes cultures de recherche. Tout en maintenant une ligne directrice claire et en orientant mes travaux vers la santé des travailleurs, j’ai exploré la perspective des sciences de la santé, de la réadaptation, de la gestion et même de l’activité physique ! Mes études universitaires représentent sans contredit l’une des plus belles périodes de ma vie.
- Pouvez-vous décrire vos travaux en 4 mots ?
Humains, accessibles, utiles, concrets.
- À quel moment, avez-vous compris que vous vouliez être chercheuse ?
J’ai longtemps entretenu une relation amour-haine avec la recherche avant de réaliser qu’on était fait l’une pour l’autre ! À la fin de mes études de premier cycle, mes collègues de promotion m’avaient nommée « la future prof ». Ils avaient peut-être vu quelque chose que je ne percevais pas clairement à cette époque ?. Avant de me lancer dans la carrière universitaire, j’ai eu besoin de m’accomplir comme ergothérapeute clinicienne, comme enseignante en ergothérapie et surtout……comme maman ! Bien que j’aie toujours été impliquée en recherche depuis le début de mes études universitaires au baccalauréat en ergothérapie, c’est vers la fin de la vingtaine que j’ai décidé que je désirais vraiment faire carrière en recherche.
- Quelle est la partie de votre travail que vous aimez le plus ?
Définitivement l’écriture scientifique ! J’adore écrire des articles scientifiques et professionnels, des demandes de subventions, des rapports de recherche, des résumés de conférences, etc. Quand l’idée d’un nouveau projet de recherche germe dans ma tête et que je prends le temps de le mettre sur papier, c’est vraiment un moment de pur bonheur pour moi ! Et heureusement que j’aime écrire, puisque c’est une activité qui revient souvent dans le quotidien d’un chercheur !
- Quelle est la principale force de votre domaine ?
Je m’intéresse à la santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs. Le travail fait partie du quotidien de la majorité des personnes et tout le monde connait quelqu’un qui travaille. Mon sujet de recherche touche les gens et il les laisse rarement indifférents. Lorsque je parle de mes recherches, les personnes se sentent concernées et intéressées. Mon sujet est accessible pour le public, ce qui facilite grandement la diffusion. C’est une de ses grandes forces à mon avis.
- Quel outil, application ou autre astuce, vous sauve au quotidien dans votre travail ?
Le travail d’un chercheur est très prenant….. Ça bouillonne toujours dans sa tête ! J’ai une bonne capacité à décrocher. Tous les jours, je sors à l’extérieur avant le dîner……je ne déroge quasi jamais. Que ce soit pour jogger ou pour prendre une marche avec de la musique dans mes oreilles, ce moment « juste pour moi » me permet de faire le plein d’une énergie positive et je n’en suis que plus productive à mon retour. Ça rend mon quotidien tellement plus agréable !
- Qu’est-ce qui vous a le plus challengé ces 5 dernières années ?
Étant en début de carrière, j’ai à me prouver sur tous les plans à la fois : j’ai à développer la recherche et l’enseignement, à bâtir un réseau de collaborations et une équipe pour mener à bien mes projets……tout ça en ayant une vie familiale bien remplie ! Trouver un équilibre à travers tout ça représente un défi pour moi, mais aussi pour les autres chercheurs en début de carrière. Je vois toutefois ça de façon positive. Comme je suis souvent poussée à sortir de ma zone de confort, je me découvre des aptitudes inattendues et ça me pousse à montrer le meilleur de moi.
- Qu’est-ce qui vous inspire le plus chez vos collègues ?
La collaboration et l’entraide. Bien que le monde de la recherche soit extrêmement compétitif, il règne une collaboration et une entraide extraordinaire entre les chercheurs du Cirris et au sein de la communauté scientifique plus largement. C’est impressionnant et rassurant à la fois. Bien que tout le monde soit très occupé, on prend le temps d’aider son prochain.
- À quelle époque auriez-vous souhaité vivre et pourquoi ?
Je suis une fan finie des années 90… et j’ai eu la chance d’y vivre mon adolescence ?. J’adore tout des années 90 : la musique, les développements technologiques, le style vestimentaire……et même les coupes de cheveux !
- Quel conseil auriez-vous aimé recevoir au début de votre carrière ?
Je me considère encore en début de carrière et en quête de conseils judicieux ?. Je dirais qu’il importe de se respecter et d’être indulgent avec soi-même. Il est vrai que, comme chercheur, on évolue dans un milieu hyperperformant ; la pression de réussir et de se démarquer est forte. Toutefois, j’ai rapidement appris que cette pression, c’est souvent nous-mêmes qui nous l’imposons et avec des exigences souvent bien plus élevées que celles provenant du milieu. Je dirais qu’il importe de réfléchir à cette perspective : notre travail est exaltant, nourrissant et gratifiant, mais il peut aussi facilement devenir une source de stress et d’anxiété, et ainsi nuire à la santé. Il faut relativiser et garder l’équilibre !
Alexandra Lecours